La démarche RABC : définition et principes

Le risque biologique concerne divers secteurs d’activité : l’agriculture, l’agroalimentaire, l’environnement, la santé… Les agents biologiques (bactéries, virus ou champignons) sont vecteurs de maladies chez l’homme. Les textiles et le linge sont aussi à l’origine de maladies infectieuses.
Pour garantir les risques infectieux et contrôler une potentielle contamination, la démarche RABC est appliquée en blanchisserie hospitalière (CHU, Ehpad…) et établissements professionnels. L’entretien et le nettoyage du linge suivent un circuit de lavage strict où hygiène et sécurité sont maîtrisées.
Voyons en détail le principe et les actions de la démarche RABC.

La démarche RABC, à quoi sert-elle ?

Le sigle RABC est la contraction anglaise de Risk Analysis Bio-contamination Control. Traduisez par l’analyse et la maîtrise des risques liés à la bio-contamination dans le secteur de la blanchisserie. Instituée en 2003, la démarche RABC est une norme européenne.
Le principe est le même que la méthode HACCP utilisée dans le domaine alimentaire. Particulièrement respectée dans le secteur hospitalier, elle vise à anticiper tous les risques de contamination liés à la fonction linge.
Un plan de prévention, composé de 7 actions, est mis en place. Il se base sur la réglementation de l’hygiène et la sécurité sanitaire obligatoire dans notre pays.

Quelles sont les 7 actions de la démarche RABC et les acteurs concernés ?

Afin d’assurer l’hygiène et la sécurité sanitaire du public, les directeurs d’hôpitaux, d’Ehpad et de maisons de retraite doivent être particulièrement vigilants lors du traitement du linge.
Avec une gestion adaptée du circuit de nettoyage du linge et de bonnes méthodes, l’objectif qualité est atteint.

Les 7 principes de la démarche RABC

La démarche RABC repose sur 7 principes. Ils permettent d’éviter la contamination du linge propre par les micro-organismes présents dans le linge souillé. Ces pratiques sont essentielles dans une blanchisserie hospitalière ou un établissement de soins.

  1. Connaître les risques microbiologiques relatifs au traitement du linge.
  2. Définir les points de contrôle des risques connus.
  3. Déterminer un niveau maximal de tolérance pour chaque point de contrôle.
  4. Appliquer un système de surveillance.
  5. Élaborer des méthodes rectificatives en cas de manquement.
  6. Mettre en place des actions de contrôle et d’évaluation du système RABC.
  7. Rédiger une documentation explicative des dangers et des réponses apportées.

Les acteurs concernés par la norme RABC

Appliquer la démarche qualité RABC est recommandé dans tous les établissements accueillants de manière ponctuelle ou permanente du public.
La mise en place est effective dans les :

  • établissements hospitaliers ;
  • cliniques ;
  • Ehpad ;
  • maisons de retraite ;
  • crèches ;
  • entreprises privées d’entretien du linge…

Comment appliquer efficacement la méthode RABC ?

Afin que la démarche RABC soit mise en place efficacement, des pratiques et des points essentiels sont respectés.
Les 3 principaux sont des locaux parfaitement configurés, une formation rigoureuse du personnel et un matériel performant. Auxquels il convient de rajouter un temps de stockage et de traitement du linge en maîtrise totale.

Des locaux de blanchisserie adaptés

Le principe de maîtrise du circuit du linge, en limitant la contamination entre le linge propre et le linge sale, préfigure les locaux de la blanchisserie.
La mise en place d’une séparation de la zone de travail dédiée au linge propre de la zone de travail dédiée au linge souillé est idéale. Il est impératif de respecter « la marche en avant » pour empêcher le contact du linge propre avec le linge souillé.
Une ventilation conforme, une surpression de la zone propre et une dépression de la zone souillée évitent les micro-organismes aéroportés.
Le personnel applique des mesures d’hygiène strictes. Les équipements et surfaces de l’établissement sont désinfectés très régulièrement.

Formation et accompagnement du personnel à la méthode RABC

Pour que l’application de la démarche RABC soit pérenne, la formation du personnel aux bonnes pratiques en matière d’hygiène et de sécurité s’avère primordiale. Les protocoles sont affichés lisiblement dans l’établissement.
Pour l’essentiel, le personnel de service :

  • Porte une tenue de travail réglementaire à l’intérieur de chaque zone de service : code couleuraffecté à la zone du linge souillé et à la zone du linge propre. Ce système évite les erreurs d’inattention.
  • Change de vêtements de travail chaque jour.
  • Enlève sa tenue de travail dès que le personnel quitte la zone du linge souillé.
  • Respecte rigoureusement l’hygiène des mains à chaque étape de sa journée de travail.

Des appareils et équipements haut de gamme

Le matériel et les équipements participent également à la performance d’une démarche RABC.
L’installation de machines-barrières professionnelles offre une qualité optimale en matière d’hygiène : machine à laver aseptique. Le chargement du linge souillé est frontal quand le déchargement du linge propre est à l’arrière : respect du circuit de marche en avant.
Avec une désinfection thermique et thermochimique, les agents pathogènes sont éliminés des textiles.
Concernant l’entretien du matériel de la blanchisserie, il convient d’appliquer un protocole de nettoyage et de désinfection rigoureux et quotidien.

L’application de la norme EN NF 14065 et de la démarche RABC est incontournable dans les blanchisseries du secteur hospitalier.
Des formations spécifiques « techniques d’hygiène appliquées à la blanchisserie » existent. Elles enseignent les bonnes pratiques et dispensent une certification de compétences de la démarche RABC.